Le retrait d'un article de voici.fr concernant la visite de François Sarkozy auprès de
Rachida Dati a fait grand bruit sur internet. Certains semblent y voir un demi-aveu de la part du frère du président.
D'autres subodorent des pressions
venues de très haut sur le rédaction du magazine
people.L'affaire déchaîne les passions, chacun y va de son analyse, rejouant
la théorie du complot on nous cache tout on nous dit rien.
Je ne me prononcerai pas ici sur le fond de l'affaire, à savoir
l'identité du père de l'enfant de Rachida Dati. C'est une info qui vaut
cher, et croyez-moi, si je l'avais, je la vendrais au plus offrant
plutôt que de la poster sur un simple blog.
Ce que je voudrais simplement souligner, c'est qu'en retirant
l'article, le site de Voici n'a fait que répondre à des exigences
légales, comme l'explique la direction du magazine à 20 minutes : l'avocat assigne et comme tout journal
people, Voici a certainement essayé de limiter la casse dans le procès qui suivra. (
Pourquoi Voici retire le post et la
Dépêche du midi le laisse, se demande la
rédaction du Post ?Peut-être parce que la Dépêche n'a pas été contactée par l'avocat de
François Sarkozy. Un point à vérifier auprès du quotidien toulousain.)
Ce micro-événement met en lumière une réalité souvent oubliée par
les lecteurs de la presse people. Il existe en France la législation la
plus restrictives du monde sur le droit à la vie privée. C'est l'article 9 du code civil, qui dit la chose suivante :
« Chacun a droit au respect de sa vie privée, les juges peuvent sans
préjudice prescrire toutes mesures telles que séquestre, saisie et
autres, propres à empêcher ou à faire cesser une atteinte propre à
l’intimité de la vie privée ; ces mesures peuvent s’il y a urgence,
être ordonnées en référé ».Le droit à la vie privée est une très bonne chose, un droit essentiel.
Mais la formulation vague de cet article 9 laisse libre-champ à une
interprétation très large par la Justice. Ce droit qui devait servir à
protéger la vie privée des citoyens a finalement été dévoyé par de
nombreuses personnalités publiques qui usent en en abusent pour
contrôler ce que la presse publie à leur sujet.
En faisant pression pour obtenir le retrait de l'article et en poursuivant Voici, François Sarkozy n'a fait qu'appliquer la loi.Une démarche qui aurait été impossible en Grande-Bretagne, en Italie,
aux Etats-Unis... Si François Sarkozy va jusqu'au bout et poursuit le
magazine, il gagnera à coup sûr au tribunal de forts dommages et
intérêts.
Peu importe qu'il ait à voir de près ou de loin dans les affaires de famille de Rachida Dati, il gagnera, point.
Ce mirco événement n'est qu'un exemple supplémentaire qui prouve un peu plus qu'au fil des années,
les people ont transformé un droit essentiel en une arme redoutable, la censure par le porte-monnaie.